Vient une heure où l'on se dit que l'on n'est pas à sa place, que l'on mérite autre chose, que tout devrait être autrement, et que l'on ne devrait pas à ce point être interchangeables.
Mais malheureusement les gens sont aussi vite utilisés, souillés et abîmés que les vêtements. Aussi, après s'être bien servie d'eux, la société les met soit à la déchetterie publique, soit les place en quarantaine.
Depuis que je vis je me demande comment on peut être capable de supporter cela et pourquoi chaque homme cherche à faire sa place dans une société qui ne respecte aucunement l'être humain, qui le relègue au simple rang d'outil.
Un outil que l'on cherche à rendre conforme à certaines normes façonnées toujours par cette même société.
Dès lors il est impossible que tous nous puissions rentrer dans ces schèmes établis seulement pour une minorité et par une minorité. Comment alors peut-on être content de son sort et pourquoi vouloir à tout prix se conformer à ce que l'on a décidé de mettre en nous ?
L'individualité, qui est pourtant bien présente en chacun, devrait se sentir révoltée de ne pouvoir s'exprimer comme bon lui semble. Mais que nenni !
On veut plaire et s’enliser dans un engrenage qui ne nous ressemble absolument pas. On a peur de nous-même et de ce que l'on est, aussi est-il préférable pour nous de ressembler aux autres et de rentrer dans un moule qui n'est qu'un simulacre de réalité. Fait de faux semblants nous fonçons tête baissée dans ce carcan, et nous nous méprenons sur notre identité, sur ce que nous cherchons mais également sur ce qui peut nous rendre heureux.
Ôtons ces chaînes qui ne nous permettent que de stagner, réalisons les différentes parties et possibilités de notre être. Allons vers ce soleil que nous désirons tant atteindre.
Laissons-nous porter par les nuages et élevons nous jusqu'aux étoiles. Là-bas, si haut que plus aucune société emplie de contraintes ne puisse nous arrêter.
Volons loin, toujours plus haut, sans se brûler les ailes ni s'aveugler par la perfection que l'on trouve dans la vérité, où la seule réalité existe.
Eve Chellal
(Illustration: Jose Retamal)
à lire aussi
La gauche caviardée: petite critique de la gauche telle qu'elle est devenue
La gauche politique a trahi ses valeurs intellectuelles. Elle s'est reniée dans le seul but de préserver ses privilèges symboliques face à la droite
La haine de Léon Bloy contre les protestants
Ecrivain catholique violemment exclusif, Léon Bloy détestait les protestants
Comment Dieu répond aux hommes, un cas d'école - Julien Green
Décrypter le langage de Dieu, les indices de communication divine, selon l'écrivain catholique Julien Green
Pour des assises de l'autocritique religieuse
Comment purger les religiosités respectives à l'heure de l'hyper-susceptibilité collective.
Vous aimerez aussi
Fléau de la rectocolite hémorragique RCH- un témoignage poignant
Julie est une jeune femme de 28 ans. Depuis la découverte de sa maladie, la rectocolite hémorragique (maladie inflammatoire chronique de l'intestin, MICI), sa vie s'est brusquement assombrie.
Climats d'André Maurois, chef d'oeuvre du roman sentimental
En 1928, André Maurois publie Climats, un roman d'amour dont la profondeur psychologique fera date.
Contradictions apparentes des textes bibliques - les solutions de Frithjof Schuon
Le métaphysicien génial Frithjof Schuon propose de lumineuses solutions aux problèmes d'exégèse biblique
Gilbert Cesbron, romancier catholique - Introduction à son oeuvre
Petite introduction critique à l'oeuvre de Gilbert Cesbron. Quelques éléments de pensée, son rapport à la religion et à Dieu.


