Fils d’un père irakien et d’une mère libanaise, Antoine Moussali (1921-2003) était un prêtre-enseignant, souvent présenté comme un passeur spirituel entre l’Orient et l’Occident. Cette étiquette prête à débat, et d'aucuns considèrent que le terme "polémiste" serait plus adéquat: la substance de l'œuvre d'Antoine Moussali est emprunte d’une vive hostilité envers l’islam, qu’il décline sous forme érudite mais cinglante.
"Le mot "prochain" n’existe pas dans le coran" (Antoine Moussali, discours à l’escritoire, 13/03/2002)
Afin d’offrir au lecteur quelque matière à jugement, relevons quatre critiques manifestes qu’adresse Antoine Moussali à la face de l’islam et des musulmans :
-L’islam médiéval ne devrait sa science logique qu’à l’enseignement du chrétien Abu Qurra et à ses coreligionnaires syriaques ; dès lors, l’idée courante selon laquelle l’islam médiéval aurait communiqué la science à la chrétienté est faussée… puisque cette science procéderait de la traduction du savoir grec en arabe par les moines chrétiens orientaux. Aux deux bouts de la chaîne se trouveraient donc chrétienté orientale et chrétienté occidentale.
-L’accusation de trithéisme portée contre les chrétiens par les musulmans résulte d’une erreur fondamentale, puisque dans le Coran, la trinité chrétienne n’est pas relevée correctement : le Saint-Esprit y est malencontreusement remplacé par la mère de Dieu.
-Si l’islam rejette l’incarnation de Dieu c’est parce qu’il ne parvient pas à s’élever au-dessus d’une conception matérialiste et biologique de la paternité ; croyant débusquer l’idolâtrie à peu de frais chez les chrétiens, c’est en réalité lui qui se serait aveuglé en associant Dieu à la matérialité physique.
-Les terroristes de l’islam, loin d’être de faux musulmans, seraient au contraire plus musulmans que les autres… puisque leur violence procéderait clairement d’injonctions coraniques que les musulmans pacifistes choisissent de passer sous silence.
Quelques citations d’Antoine Moussali envers l’islam
« L’islam a une histoire, le judéo-christianisme est une histoire » (Judaïsme, christianisme et islam, 2000)
« Croire en un Dieu d’abord et essentiellement Tout-Puissant amènerait les hommes à avoir entre eux des rapports de soumission» (Antoine Moussali, La croix et le croissant, 1998)
« Le dialogue, lorsque dialogue il y a, se fait dans la vérité et le respect mutuel. On ne pourra plus accepter d’entendre le musulman nous dire : "Nous sommes venus après vous, donc c’est nous qui avons la vérité" » (Judaïsme, christianisme et islam, 2000)
« Si donc en islam, la perspective universaliste est présente, celle-ci va dans le sens, non d’une ouverture vers l’acceptation de la différence, de l’unité dans la différence, mais d’une unité qui se conjugue avec uniformité » (Judaïsme, christianisme et islam, 2000)
Pierre-André Bizien
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