Nicolas A., converti au judaïsme  - témoignage

 

(Rappel: les témoignages des croyants que nous publions n'engagent que leurs auteurs. Quelle que soit leur affiliation spirituelle ou idéologique, ces derniers parlent en leur nom exclusif. Nous nous engageons simplement à garantir la liberté de parole de chacun)

 

"Avant ma conversion au judaïsme, on m'appelait Nicolas; dorénavant, c'est Mordechaï. J'ai 50 ans et j'habite Strasbourg. Depuis 2002, je me trouve en invalidité. Antérieurement, je vivais à Paris. Je travaillais pour France 2 en tant qu'ingénieur du son et reporter.

 

Ma conversion a débuté il y a 5 ans. Je n'avais alors encore jamais lu la Bible. Mes seuls souvenirs religieux se réduisaient à l'Opus Dei, que je fréquentais à mon adolescence lorsque j'habitais à Madrid: j'y faisais mes devoirs tous les soirs, et je partais avec eux en week-end... Les souvenirs religieux sont donc très lointains!

 

A vrai dire, ma conversion au judaïsme a résulté d'un concours de circonstances. En 1998, je suis parti à Charm el-Cheikh. Un matin, je me suis retrouvé seul face au désert, et me suis vu sortir d'Egypte avec le peuple hébreu... Aussi, le dernier grand reportage que j'ai réalisé se passait à Jérusalem et à Gaza. Je suis tombé malade -cancer, greffe - et suis resté 7 ans à l'hôpital. Après ma greffe, dans la salle de réveil, j'ai su que j'étais juif.

 

A l'époque, je ne connaissais aucun juif de la communauté de Strasbourg; j'ai gravi seul les échelons, j'ai même été obligé de commencer ma guerout chez les juifs réformés... C'est dire l'impasse dans laquelle je me trouvais. En effet, les réformés remettent en cause la loi juive, ce qui est pour moi une abomination. De fil en aiguille, je suis devenu ce que j'ai toujours été, juif, de confession orthodoxe reconnue casher; ce qui n'est pas le cas chez les juifs réformés et libéraux.

 

Je n'ai pas ressenti d'hostilité dans ma famille mais plutôt dans mon quartier, moitié bobo-gaucho. Ces derniers, comme les chiens de Pavlov, voient à travers le juif l'ennemi du pauvre Palestinien (sic). Pour eux, Israël est le grand Satan; dans leur esprit étriqué de gauchistes, tous les juifs sont responsables de la situation au Moyen Orient. Un bon quart de jeunes arabes considèrent que le juif est l'ennemi à abattre... Inutile de préciser que je suis sioniste et que je soutiens Israël.   

 

Ma spiritualité relève de l'intimité, et je ne me sens pas de commenter celle qui relève de la tradition chrétienne... bien que je constate le laxisme au quotidien du christianisme en France. A mes yeux, il délaisse ses principes originels au profit d'un vide qui fait place nette à l'islam.

 

Quant au conflit israélo-palestinien, je pense qu'Israël est le seul rempart contre la barbarie liée à l'islam; ce conflit est importé en France par des jeunes musulmans et des jeunes de banlieue, manipulés par l'extrême-gauche en mal de néo-lumpenprolétariat. Ils ont en commun l'antisionisme, qui n'est qu'une appellation pour se définir, sans oser le dire, antisémite. Depuis l'explosion démographique en provenance d'Afrique du Nord, l'antisémitisme ne s'est jamais aussi bien porté.  

 

Concernant la situation en France, je suis catastrophé... Le regroupement familial dont découle le nivellement par le bas a anéanti la culture et l'intelligence française en refusant d'affirmer ses valeurs face au néo-arrivant et en se courbant devant lui, en n'intégrant plus mais en se faisant intégrer par une culture barbare dans la définition romaine de barbare, à savoir une culture étrangère qui refuse l'intégration... en oubliant notre Histoire, en n'enseignant plus les croisades, Napoléon, Louis XIV, la colonisation qui n'a pas que du négatif, la Shoah... pour ne pas stigmatiser les nouveaux Français. Sans parler de problèmes sociétaux tels que mariage gay, PMA, GPA; avec le refus d'assumer son passé la société française est devenue décadente, et je ne vois pas un retour possible à une société saine.

 

J'étudie quotidiennement la Torah et le Talmud depuis cinq ans. Ma culture est essentiellement littéraire et musicale. Littérature américaine des années 50, littérature française au gré des siècles, jazz, rock, classique pour la musique. J'aime tout sauf le RAP en fait. Je suis fan absolu des Stones, des essais sur l'antisémitisme en général, et j'ai une immense passion pour l'Histoire.

 

Selon moi, la différence majeure entre le judaïsme et le christianisme est que dans le judaïsme, il n'y a pas un homme qui rachète tous les péchés du monde, ce qui pour moi déresponsabilise l'homme, mais il y a un homme qui prie trois fois par jour, qui se répète ses fautes et ses erreurs à longueur de temps, et qui compte sur lui-même autant que sur l'aide de Dieu pour faire un retour sur soi, travailler au quotidien sur ses fautes et ses péchés.

 

Pour moi, il n'y a bien évidemment que le judaïsme qui existe et la vérité, la mienne, se trouve confortée en son sein"

 

Mordechaï A

 

 

 


 

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